- linguiste
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• 1632, repris 1826; du lat. lingua → langue♦ Spécialiste en linguistique. ⇒ étymologiste, grammairien, lexicographe, lexicologue, phonéticien, phonologue, sémanticien, syntacticien; angliciste, germaniste, etc.linguisten. Personne spécialiste de linguistique.⇒LINGUISTE, subst.A. — Spécialiste de linguistique. L'étude de la méthode des linguistes et des caractères naturels qui leur servent à former les familles et les groupes, d'après la dégradation insensible des procédés grammaticaux (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 240). Il n'existe pas de bonne grammaire française, le linguiste qui consacrerait quelques années à cette tâche ferait plus que n'importe qui pour la purification de notre idiome (DU BOS, Journal, 1923, p. 279). Le sens commun, en matière de langage, dispose d'un instinct qui ne le trompe guère; (...) il perçoit exactement, bien avant grammairiens et linguistes, les plus menues variations d'un sens (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p. 78).B. — Personne versée dans la connaissance des langues (vieilli); spécialiste d'une ou plusieurs langues étrangères. C'était, je vous l'ai dit, une forte linguiste, Et le grec et l'hébreu manquaient seuls à sa liste (POMMIER, Vers pour elle, 1877, p. 47).Prononc. et Orth. : [
] et, marginalement, [-gwist], [-gist] (respectivement 3 et 2 sujets ds MARTINET-WALTER 1973). Veikko VÄÄNÄNEN, Sommes-nous [
] ou [
]? ds Neuphilol. Mitt., 1979, t. 80, n° 4, pp. 399-400 réfute une hypothèse selon laquelle seul [-gist] serait ,,français``. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1632 d'apr. BL.-W.1-5; 1668 (J. CHAPELAIN, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 2, p. 547); à nouv. av. 1723 (BOISTE, Add. et corr. qui cite Aignan). Dér. sav. du lat. lingua « langue »; suff. -iste. L'angl. linguist « celui qui étudie le langage » est attesté dès 1641 ds NED et au sens de « celui qui connaît plusieurs langues » dès 1591, ibid. Fréq. abs. littér. : 28.
linguiste [lɛ̃gɥist] n.ÉTYM. 1632, d'après Bloch-Wartburg; 1668, Chapelain, Correspondance, désignant alors « celui qui étudie une langue ancienne »; le mot est rarissime dans la langue class., et absent des dict. du XVIIe et du XVIIIe — Boiste cite Aignan, déb. XVIIIe; repris au déb. du XIXe (→ Linguistique, 1826); dér. sav. du lat. lingua « langue »; cf. angl. linguist « polyglotte », dès 1591.❖1 Spécialiste de l'étude scientifique des langues, du langage. ⇒ Dialectologue, étymologiste, grammairien, lexicographe, lexicologue, phonéticien, phonologue, sémanticien, syntacticien. || F. de Saussure, grand linguiste de la fin du XIXe siècle. || Une bonne linguiste.1 Il est arrivé aux linguistes de rechercher (sans aucun succès) l'origine du langage.J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 97.2 Les linguistes ont longtemps témoigné une dédaigneuse incuriosité à l'égard des sciences voisines (…) Une telle attitude est caractéristique d'une époque qu'on peut considérer comme révolue. En réalité, il n'y a pas de cloison plus étanche entre la linguistique et les sciences voisines, qu'il n'y en a, par exemple, entre la physique et la chimie (…)G. Matoré, la Méthode en lexicologie, p. 47.♦ (En attribut). Se dit des spécialistes qui donnent le pas à la linguistique pure, aux problèmes de langue (par rapport aux disciplines voisines). || Ce sociolinguiste est plus sociologue que linguiste.2 Spécialiste d'une langue ou de plusieurs langues particulières. ⇒ (par ex.) Africaniste, angliciste, arabisant, franciste, germaniste, hébraïsant, helléniste, hispaniste, italianiste, latiniste, sanscritiste, sinologue, slaviste.3 Fam. Enseignant d'une ou plusieurs langues étrangères; professeur de langue. || Les historiens et les linguistes d'un lycée.REM. Dans l'usage courant, linguiste désigne parfois toute personne remarquable par sa connaissance des langues (traducteur, interprète, professeur, ou encore polyglotte).❖COMP. Psycholinguiste, sociolinguiste.
Encyclopédie Universelle. 2012.